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MOT DE LA PRÉSIDENCE

MOT DE LA PRÉSIDENCE


Par le Dr Éric Poulin, optométriste et président


 

Prise deux

Malgré qu’elle ait été annoncée, statistiques et explications à l’appui, nous espérions tous pouvoir échapper à cette deuxième vague de la Covid-19. D’autant plus que nous commencions à peine à reprendre une certaine vitesse de croisière dans nos pratiques.

Pour paraphraser Kissinger : « Il ne peut pas y avoir de crise la semaine prochaine : mon agenda est déjà plein ! »

La pandémie n’a malheureusement pas attendu que nos agendas se libèrent pour revenir en force. Les cabinets d’optométristes roulent à plein régime, nos horaires de consultations sont pleins et les besoins des patients sont nombreux. Nous peinons à rattraper le retard causé par l’arrêt des activités du printemps. La dernière chose que nous voulons, c’est que cela se reproduise…

L’état d’urgence sanitaire, d’une ampleur qui n’a pas été vue depuis un siècle, est devenu notre nouvelle réalité. Il nous faut apprendre à composer avec et continuer d’être exemplaire dans le respect des normes sanitaires et des recommandations de l’Ordre sur la pratique en contexte de pandémie. Ces recommandations sont régulièrement mises à jour pour refléter l’état actuel des connaissances et les recommandations des organismes gouvernementaux faisant autorité en la matière (santé publique, Institut national de santé publique, CNESST, etc.).

Vous l’aurez deviné, notre meilleure police d’assurance pour éviter un nouvel arrêt est de ne pas faire partie des lieux et activités jugés problématiques en ce qui a trait à la transmission de la maladie.

Prise deux (2)

Même en l’absence de reconfinement, la situation des soins oculovisuels demeurera longtemps problématique. La mise à l’arrêt de plus de deux mois et la difficulté à retrouver par la suite une cadence de pratique optimale affectent aussi nos collègues médecins ainsi que le réseau de la santé en entier. Les problèmes d’accessibilités qui étaient déjà criants dans plusieurs régions du Québec risquent maintenant de devenir la norme partout, les nouveaux patients référés venant s’ajouter à tous les autres qui étaient déjà en attente d’être pris en charge.

Il y aura des victimes collatérales à cette pandémie.

L’entrée en vigueur des nouveaux privilèges thérapeutiques (NPT), il y a près de trois ans déjà, devait permettre aux optométristes de jouer un rôle accru dans le système de santé, et ce, au bénéfice des patients. L’élargissement du champ d’intervention des optométristes en ce qui a trait aux conditions oculaires de faible morbidité, découle du principe qu’un problème doit être diagnostiqué et traité par le bon professionnel, au bon endroit et au bon moment.

Les buts ultimes de ces changements étant bien sûr une meilleure accessibilité aux soins et une prise en charge plus précoce des patients, force est de constater qu’ils n’ont pas été pleinement atteints.

Nous devons référer encore beaucoup trop de conditions que nous pourrions prendre en charge et ainsi libérer la place pour des cas qui méritent l’intervention de nos collègues ophtalmologistes.

Afin de circonscrire les enjeux d’accessibilité et de déploiement optimal de nos NPT, nous vous invitons à remplir un sondage sur le sujet (voir les détails plus loin). Il s’agit d’une mise à jour du sondage qui avait déjà été réalisé en décembre 2018.

Vos réponses sont essentielles pour nous permettre de travailler à ce que notre profession contribue pleinement, à la hauteur de nos compétences et de notre expertise, aux soins des patients et à trouver comment notre profession peut être utile dans cette nouvelle normalité de soins.

« Hâtez-vous lentement » — Nicolas Boileau

La crise nous a montré l’importance de notre intégration au système de santé. Ou plutôt, nous a démontré à quel point le fait que nous ne sommes pas intégrés au système de santé peut être problématique.

Contrairement à plusieurs autres professions, la quasi-totalité des optométristes pratique dans le domaine privé. Nous sommes trop souvent méconnus du système, absents de certains cercles de discussion et de décisions des différentes instances du réseau de la santé. Difficile d’avoir de l’influence, surtout en temps de crise, sur les décisions qui nous touchent faute de pouvoir participer au processus.

Bien sûr, les choses changent, lentement… C’est ainsi que la marche de l’optométrie s’est toujours faite, à petits pas.

La reconnaissance législative du fait que les optométristes posent des diagnostics dans leur champ de compétence sera une de ces avancées (voir le texte à ce sujet plus loin) qui peuvent générer certains changements positifs.

Un de ceux-là est assurément notre reconnaissance auprès de la CNESST en tant que professionnel pouvant prendre en charge des travailleurs ayant subi des atteintes oculaires entrainant des répercussions sur le système visuel (traumatismes crâniens, etc.). Fini le temps où nous devions rediriger un travailleur blessé faute de pouvoir signer nous-mêmes les documents de la CNESST.

Nous sommes aussi à l’œuvre dans de nombreux dossiers qui, à terme, participeront à une véritable intégration de l’optométrie au système de santé du Québec.

Assemblée générale annuelle de l’Ordre

Vous aurez deviné que notre AGA sera en mode virtuel cette année. Lors de celle-ci, en plus des sujets usuels abordés et d’un récapitulatif des actions de la dernière année de votre ordre, nous aurons l’occasion de vous entretenir plus en détail sur les changements majeurs que nous comptons apporter à la formation continue et à l’inspection professionnelle.

L’évolution souhaitée de ces deux piliers marque un changement important de philosophie dans les relations de l’Ordre auprès de ses membres.

Je vous invite à participer en grand nombre à cette rencontre.

 

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