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Pour éviter une histoire d’horreur à l’Halloween, méfiez-vous des lentilles cornéennes cosmétiques

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Le 23 septembre 2016 – À près d’un mois de la fête d’Halloween, plusieurs Québécois sont actuellement à la recherche de leur déguisement et certains se procurent des lentilles cornéennes cosmétiques afin d’y ajouter la touche finale. L’Ordre des optométristes du Québec tient à rappeler les risques associés au port de ces lentilles cosmétiques visant à modifier la couleur ou l’apparence des yeux, mais ne comportant généralement pas de puissance, en l’absence de conseils et d’ajustements d’un professionnel qualifié, tel un optométriste.

 

Ces risques ont par ailleurs été reconnus en juillet 2016 par Santé Canada qui a réglementé les lentilles cornéennes cosmétiques, telles celles vendues pour l’Halloween par certaines boutiques, comme des instruments médicaux. L’Ordre des optométristes du Québec salue cette initiative de Santé Canada qui survient après une analyse poussée des risques pouvant être associés au port de lentilles cornéennes cosmétiques et ce, même de façon temporaire. « Les lentilles cornéennes constituent un corps étranger dans l’œil et il y a un risque de développer des infections et, dans le pire des cas, des ulcères de la cornée pouvant mener à la cécité », spécifie le Dr Langis Michaud, optométriste et président de l’Ordre. Plusieurs cas d’infections majeures survenues après un seul usage de lentilles cornéennes cosmétiques sont par ailleurs répertoriés dans la littérature scientifique[1],[2],[3].

 

Il est donc recommandé avant de procéder à leur achat de consulter un optométriste ou autre professionnel de la vue, et ce, parce que les porteurs de ce type de lentilles sont plus à risque d’avoir une irritation ou une infection oculaire que les porteurs de lentilles cornéennes régulières. La majorité de ces lentilles se vendant en l’absence d’indication sur le port et l’entretien, ces lentilles mal adaptées ou mal désinfectées deviennent alors des agents de transmission de bactéries[4], virus ou même de champignons et un seul contact avec l’œil peut causer une infection grave pouvant conduire jusqu’à la perte de la vision. En se procurant ces lentilles ailleurs qu’auprès d’un professionnel de la vue, il est impossible de s’assurer que les lentilles sont bien adaptées à ses yeux, et ce, alors que chaque œil est différent et nécessite un ajustement. Le risque habituel de développer un ulcère de la cornée est de 20 pour 10 000 chez les porteurs de lentilles cornéennes régulières et ce risque est six fois plus grand chez les porteurs occasionnels, non informés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Food and Drug Administration (FDA) a entrepris des actions importantes pour interdire aux États-Unis la vente de ces lentilles par des non professionnels[5].

 

L’Ordre des optométristes recommande de son côté un examen initial avant le début du port de lentilles cornéennes, qu’elles soient cosmétiques ou non. Cet examen permet ainsi à l’optométriste de vérifier la santé des structures externes de l’œil (cornée, conjonctive, paupières), mais aussi d’identifier les conditions pouvant affecter le port de lentilles cornéennes. Par la même occasion, l’optométriste s’assurera de donner les consignes d’hygiène, d’entretien et de port appropriées au consommateur afin d’éviter l’apparition de complications oculaires graves[6].

 

L’Ordre des optométristes du Québec est un ordre professionnel constitué en vertu du Code des professions, de la Loi sur l’optométrie et des règlements applicables. Il a pour mission d’assurer la protection du public, en garantissant à la population la compétence, le savoir et le professionnalisme de près de 1500 optométristes du Québec. L’appartenance à l’Ordre est obligatoire pour l’exercice de l’optométrie au Québec.

 

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Informations : Mme Claudine Champagne, (514) 499-0524, poste 226, c.champagne@ooq.org

 

 

Références

[1]Elouarradi H. et Cherkaoui L.O., Se méfier des lentilles cosmétiques », Journal Pan Africain de médecine, 2014, volume 17, p.143, Consulté le 14 septembre 2016 au lien suivant : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4219806/
[2] Abdelkader A., Cosmetic Soft Contact Lens Associated Ulcerative Keratitis in Southern Saudi Arabia, Middle East African Journal of Ophthalmology, juillet-septembre 2014, volume 21 (3), pp. 232-235, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4123275/ (Consulté le 14 septembre 2016)
[3] Singh S, Satani D, Patel A, Vhankade R., Colored cosmetic contact lenses: an unsafe trend in the younger generation, Cornea, Juillet 2012, Volume 31 (7), pp.777-779, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22378117 (Consulté le 14 septembre 2016)
[4] Chan KY, Cho P, Boost M., Microbial adherence to cosmetic contact lenses, Contact Lens Anterior Eye, août 2014, volume 37(4), pp.267-272, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24440107 (Consulté en ligne le 14 septembre 2016)
[5] Steinemann TL, Pinninti U, Szczotka LB, Eiferman RA, Price FW, Jr., Ocular complications associated with the use of cosmetic contact lenses from unlicensed vendors, Eye Contact Lens, octobre 2003, volume 29 (4), pp.196-200, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14555891 (consulté en ligne le 14 septembre 2016)

[6] Rah MJ, Schafer J, Zhang L, Chan O, Roy L, Barr JT., A meta-analysis of studies on cosmetically tinted soft contact lenses, Clinical Ophthalmology, 2013, volume 7, pp. 2037-2042, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24143071 (consulté en ligne le 14 septembre 2016)

 

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