MESSAGE DU CIP
Par la Dre Anne Boissonneault, optométriste et présidente du CIP
Faire ou ne pas faire, là est la question!
Avec le déconfinement vient le questionnement.
Je cite Stéphane Laporte dans la Presse ce samedi : « réinventer est le verbe le plus conjugué, en ce moment ».
Les questions fusent de partout à savoir comment on réinvente un examen oculovisuel.
Au risque d’en décevoir plusieurs, mais de plaire à d’autres, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Pas d’absolu. Donc pas de liste d’épicerie à cocher pour chaque examen. Pas question de conduire sur le pilote automatique.
Notre rôle demeure le même : servir nos patients en prenant soin de leur santé oculovisuelle. Pas un grand besoin de se réinventer. Juste besoin de réfléchir et d’agir pour le mieux pour nos patients.
Notre jugement professionnel doit être le grand patron.
Notre deuxième meilleur allié pour prendre nos décisions sur les tests à faire? Une histoire de cas approfondie et détaillée. Elle servira de guide, de plan pour construire l’examen et choisir les tests pertinents.
Pertinent. Je cite maintenant le Larousse : « ’qui est approprié à son objet, justifié »’. Gardons cet adjectif en tête pour exercer notre profession.
Certes, il y a certains tests préliminaires qui sont pertinents pour presque tous les patients. Les technologies permettent parfois de rendre l’évaluation plus efficace et de remplacer des examens plus difficiles ou plus risqués en temps de pandémie. Il faut en profiter, mais pas à outrance. Surtout, les faire pour les bonnes raisons, et pas seulement pour faire plaisir à notre portefeuille. Optons pour les tests préliminaires nécessaires, en se rappelant qu’il y a possibilité d’en ajouter d’autres suite à notre examen, si jugé nécessaire.
Notre dernier allié? La documentation du dossier. Un dossier bien documenté nous protège et facilite les prochaines visites du patient.
Si la réponse est oui aux 3 filtres, n’importe quel test peut être fait, en gardant en tête les mesures de protection. Sinon, nous avons notre réponse.
Se réinventer, ce n’est peut-être pas si compliqué.
Changement de garde au CIP
La Dre Hélène Maisonneuve, optométriste, tire sa révérence à titre de présidente du CIP, après 7 ans de fiers services. Elle restera membre active du CIP, au grand plaisir de l’équipe qui pourra encore compter sur ses grandes qualités.
La tête pleine d’idées, Hélène aura laissé sa marque en tant que présidente de belle façon. En plus d’assurer un bon roulement, elle a piloté et implanté avec brio 2 projets d’envergure : l’entrevue orale structurée (EOS) et l’inspection à distance des nouveaux diplômés. Au fil des années, elle a toujours fait preuve de dynamisme, d’impartialité et de bienveillance, avec beaucoup d’amour pour la profession, et un souci constant de la protection du public
Je prends la relève avec de grosses pointures à chausser. J’aurai ma couleur, mais serai inspirée par ce modèle d’écoute et de respect.
Mon mandat débute dans une période inédite. La pandémie nous forcera certainement à initier une réflexion sur nos processus actuels. Il s’agit d’une belle occasion de réfléchir aux façons d’optimiser les ressources du CIP, mais également de voir à ce que le jugement professionnel soit omniprésent, autant pendant les examens que pendant l’inspection professionnelle.
Le CIP envisage de reprendre ses activités de routine vers l’automne (à confirmer selon l’évolution de la pandémie). Il faudra évidemment s’adapter selon la situation, mais il est important de maintenir un niveau d’activité afin d’assurer notre rôle de protection du public.