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Les bonnes pratiques en matière d'ordonnance pharmaceutique

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Le rôle thérapeutique des optométristes fait partie intégrante de leurs activités quotidiennes. Certains éléments entourant l’émission des ordonnances peuvent constituer de « mauvaises » pratiques. Lorsque l’optométriste émet une ordonnance pharmaceutique, il doit prendre certaines précautions afin de ne pas causer de problème de compréhension au pharmacien quant à son plan thérapeutique.

 

VALIDITÉ VERSUS RENOUVELLEMENT

Nous avons consulté l’Ordre des pharmaciens et selon leurs recommandations, le prescripteur est tenu d’indiquer l’un ou l’autre des éléments ; idéalement, la période de validité de son ordonnance thérapeutique ou le nombre de renouvellements désiré. Il n’est pas nécessaire d’indiquer les deux en même temps, cependant si c’est le cas, il faut s’assurer que les deux correspondent, et ce, sachant que le nombre de renouvellements s’ajoute à la délivrance de l’ordonnance initiale.

Ainsi, une ordonnance où l’on indique 2 renouvellements sera exécutée initialement, puis 2 autres fois, pour un total de 3 exécutions. Supposons que la première bouteille de gouttes devait durer un mois, l‘ordonnance devrait donc couvrir une période de 3 mois. Si l’optométriste a indiqué, en sus du renouvellement, une date d’échéance de la validité d’un mois, cela peut causer de la confusion chez le pharmacien et aussi de l’incompréhension de la part du patient.

 

Afin d’éviter tout problème, il est recommandé d’indiquer soit la durée de validité, soit le nombre de renouvellements, mais pas les deux en même temps, à moins de conditions particulières justifiées par la condition du patient.

 

MENTION « PAS DE SUBSTITUTION »

La mention pas de substitution (PDS) indique au pharmacien que le prescripteur désire que le patient obtienne le médicament d’origine, sans substitution pour sa forme générique. Il semble que le recours à cette clause d’exception est actuellement en hausse, ce qui peut causer des préjudices aux patients.

 

Quelques rappels au sujet de cette clause « PDS »:

  • Elle doit être indiquée manuellement par le prescripteur : Le pharmacien n’est pas obligé de respecter la mention « pas de substitution » préimprimée sur des carnets d’ordonnances. Pour que cette mention soit valide, elle doit être écrite de la main propre du prescripteur.
  • Cela ne doit être utilisé que dans certains cas très particuliers : Si vous jugez lors de votre évaluation que le recours à toute autre forme du médicament ne vous permettrait pas d’atteindre les cibles thérapeutiques souhaitées.
  • La justification requérant l’inscription de la note doit être consignée au dossier.
  • Le prescripteur doit exercer librement son jugement professionnel avant de recourir à la clause PDS. Notamment, il ne doit pas se faire influencer par un manufacturier qui vise à protéger ses parts de marché, une fois le brevet de son médicament échu, par divers moyens (carte de rabais au patient, coupons, etc.).

 

Le recours à la mention PDS peut également causer des problèmes :

  • Limitation de l’exercice du jugement professionnel du pharmacien : Ce dernier est formé pour évaluer la correspondance entre les formulations d’origine et générique. Lorsqu’il exécute l’ordonnance, il doit tenir compte de l’ensemble du dossier du patient de même que des limites de sa couverture d’assurance (privée ou publique).
  • Coût pour le patient : Dans le cas où la couverture d’assurance prévoit le recours à des médicaments génériques, lorsque ce dernier est disponible, la fourniture du médicament d’origine peut entraîner des frais considérables pour le patient. Dans certains cas, le patient devrait défrayer 100 % du coût du médicament original. Certains patients peuvent alors refuser leur traitement, ce qui est évidemment contraire à leur intérêt. Avant d’indiquer « pas de substitution », il est important d’avoir une discussion avec le patient sur ce sujet et que celui-ci comprenne votre raisonnement.
  • Conditions de rupture de stock : Si le médicament d’origine est en rupture de stock (ce qui est plus fréquent), la mention PDS empêche le pharmacien de substituer le médicament par sa formulation générique. Le patient peut se retrouver pénalisé par le fait que le médicament d’origine n’est pas disponible.

 

Les conditions ophtalmiques justifiant le recours au médicament d’origine sont très rares. En ophtalmologie, la prednisolone, par exemple, est couramment prescrite sous forme générique sans que cela ne pose problème. Le cas du glaucome peut être particulier en ce sens que plusieurs molécules viennent tout juste de perdre leur brevet : les génériques font donc leur entrée graduellement dans le marché, sans que l’on en ait mesuré tous les effets.

 

Un exemple de situation où la mention « pas de substitution» serait justifiée est la suivante :

Un patient glaucomateux dont la condition est stable et qui est médicamenté avec un produit d’origine, renouvelle son ordonnance et on lui fournit le médicament générique maintenant sur le marché. Au suivi, les signes cliniques démontrent une détérioration (PIO augmentée). Le prescripteur autorisé procure un échantillon du médicament d’origine au patient qui retrouve alors des pressions normales.

 

Dans ce cas, il serait justifié d’indiquer « PDS » sur l’ordonnance. Cela ne devrait toutefois pas être le cas, pour tous les autres patients traités avec ce médicament sans que les conséquences négatives de l’usage du médicament générique ne soient établies au dossier de chaque patient.

 

Bref, il est recommandé d’éviter d’inscrire la mention « PDS », à moins d’avoir des raisons cliniques évidentes de le faire, le tout noté adéquatement au dossier.

 

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